Quand la pandémie fait baisser la pollution et revivre la Nature
Quand les déplacements pour le travail et l’activité économique s’interrompent, l’atmosphère prend une véritable bouffée d’air pur. Conséquence de la pandémie liée au coronavirus COVID-19…
Diminution de l’air polluée en Europe
Le dioxyde d’azote est un polluant très répandu dans le trafic automobile et marin, les centrales électriques et les installations industrielles. Le NO2 est un gaz oxydant puissant, qui pénètre facilement dans les poumons provoquant des irritations et des inflammations de l’appareil respiratoire et une augmentation de l’hyperréactivité bronchique chez les asthmatiques.
Avec le confinement et la baisse très nette de l’activité économique (35 % en France, source Insee), la France et l’Espagne ont vu une amélioration de l’air de l’ordre de 20 à 30 % (notamment dans l’agglomération parisienne) entre le 16 et le 20 mars. Cette baisse est consécutive à un déficit des émissions d’oxydes d’azote de plus de 60 %.
Pollution sonore en baisse
Selon Bruitparif, la pollution sonore le long des axes routiers a baissé de 75 à 87 %, laissant la voie libre au chant des oiseaux. Jérôme Sueur, éco-acousticien et maître de conférences au Muséum national d’histoire naturelle à Paris, assure que l’activité humaine et industrielle est pour les animaux une « source de stress, de fatigue, de dérèglements physiologiques. » Le calme du confinement aurait ainsi permis d’« augmenter la survie des animaux chanteurs », facilitant de ce fait leur reproduction. Les agents du parc national des Calanques de Marseille ont eux aussi observé une détente de la faune marine : certaines espèces se montrant davantage, à l’instar des dauphins, hérons, thons, fous de Bassan et macareux.
Moins « d’accidents de la route »
Grâce au confinement, la mortalité de la faune de plusieurs espèces a baissé. « Une étude anglaise a montré que trois hérissons sur dix sont écrasés sur les routes, un état des lieux qui doit être comparable en France, précise Grégoire Loïs, directeur adjoint de Vigie-Nature au MNHN. Il est probable que plus d’individus en réchappent, et qu’en cette période d’accouplement, le nombre de jeunes soit plus élevé dans nos campagnes ». Crapauds, grenouilles, et autres salamandres ont ainsi pu bénéficier eux aussi de cette accalmie du trafic routier.
Tout la faune, les végétaux ont aussi profité de ce répit. Moins de cueillettes d’espèces protégées et moins de tailles dans les espaces verts urbains. « Par effet de ricochet, les insectes pollinisateurs devraient profiter de nouvelles ressources florales », estime Colin Fontaine, directeur scientifique de Vigie-Nature.
Mais un répit de courte durée
Les observations sont d’autant plus importantes que ces effets positifs sur la faune et la flore risquent de ne pas durer : la sortie du confinement provoque une ruée vers les espaces naturels. Le 17 juin, Reporterre lance des actions contre la réintoxication du monde.
« Le déconfinement doit être un élan historique de reprise en main de nos territoires, sur ce qui est construit et produit sur notre planète. Il doit permettre de dessiner ce qui est désirable pour nos existences et ce dont nous avons réellement besoin. C’est une question de survie. »
Reporterre invite tous les citoyens à dresser les premières cartographies de ce qui ne doit pas redémarrer, de ce qui doit cesser autour d’eux, en s’appuyant sur les cartes et luttes existantes.
Sources : www.notre-planete.info, L’Agence de Contenu – 2020, Actu-Environnement.com – avril 2020, reporterre.net – mai 2020
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